mardi 12 mai 2020

PODCAST - Le metal dans la littérature - Trois romans

C'est parti pour l'épisode 06 du podcast La Gazetière ! Dans cet épisode, on parle musique et littérature. La Gazetière vous emmène au pays des guitares saturées et du blast pour vous faire découvrir trois romans qui mêlent littérature et metal :

- "Le Plongeur" de Stéphane Larue, Le Quartanier
- "Par les Rafales" de Valentine Imhof, Le Rouergue
- "Metal" de Janis Jonevs, Gaïa

Bonne écoute !





mardi 5 mai 2020

PODCAST - Ecrire dans l'ombre de la Beat Generation

Le nouvel épisode du podcast La Gazetière est en ligne ! Un plongeon dans l'Amérique des années 50 à 70 accompagné de la Beat Generation. Découvrez deux romans géniaux : "Personnages secondaires" de Joyce Johnson et "Un dernier verre au bar sans nom" de Don Carpenter, tous les deux publié aux Éditions Cambourakis. 

mardi 28 avril 2020

PODCAST - Incroyables Abysses

<< PODCAST >>

Le nouveau podcast est en ligne ! Je vous fais découvrir trois albums jeunesse qui nous emportent dans les profondeurs de l'océan :

- "Le Grand Poulpe", d'Angélique Villeneuve et Anaïs Brunet, Sarbacane
- "Mille Méduses", de Gwenaël David et Julia Wauters, Hélium
- "Le Voyage du Capitaine Jim", de Claire et Hugo Zaorski, Sarbacane

Pour écouter, c'est par ici :


https://soundcloud.com/user-380536631/episode-04-incroyables-abysses-trois-albums-jeunesse-sur-locean




mardi 21 avril 2020

Le Livre-métamorphose devient la Gazetière

Et oui, ça se transforme ! Le Livre-métamorphose, un blog autour des livres, se transforme et devient La Gazetière. Relié au podcast du même nom, vous y retrouverez les derniers coups de cœur de La Gazetière. Mais aussi quelques billets d'humeur autour du livre et de la chaîne du livre.

Pour écouter les podcasts, c'est par ici :

 La Gazetière

lundi 27 août 2018

Le Théâtre de Slávek d'Anne Delaflotte Medhevi


PRAGUE, XVIIIème SIECLE. Le jeune Slávek vit dans une Prague modeste. Un père tailleur de pierre, une mère aimante, des amis sans faille, voici son monde. Mais, un jour, il est renversé par une calèche et perd l’usage de ses jambes. Le comte Sporck, à qui appartient la voiture, fait face à ses responsabilités et prend en charge l’éducation de Slávek. Il acquiert ainsi une éducation hors norme pour un garçon de sa condition. Il pourra ainsi porter un regard critique, mais toujours humble sur ce XVIIIème siècle, changeant, pris dans les bousculades politiques, religieuses et artistiques. Il se verra confier la charge de la lumière au théâtre. Il assiste à la naissance du théâtre à Prague et plus tard aux débuts du théâtre tchèque. Le Théâtre de Slávek est donc un roman d’apprentissage pour le personnage principal, comme pour le lecteur. 




Ce roman historique nous plonge dans un XVIIIe siècle inconnu, celui de Prague. Malgré les résonnances avec les préoccupations européennes, il y a un déplacement de ces questions dans la sphère privée, dans la vie d’un homme humble. L’auteure s’intéresse aux « petites gens », et aux conséquences des décisions des grands du monde dans la vie des habitants de Prague. Tous les personnages appartiennent au peuple. Même le comte Sporck, devenu une figure importante dans la noblesse pragoise, est issu d’un milieu pauvre, agricole. Cette particularité est très appréciable et donne un récit parfois érudit mais d’un accès tout à fait aisé. C’est une manière très intéressante de faire connaitre l’Histoire tchèque, de la Bohème de cette époque, encerclée par l’étranger : Prague est acculée par la langue, la politique et la religion étrangères « L’Allemand, l’Empire et Rome » (p.102). Mais elle résiste. 

Ce roman est aussi un roman européen. Il montre les liens entre les pays qui constituent le continent européen. Nous percevons les transferts que ce soient des transferts d’idées : la bataille entre le jansénisme et les jésuites, les préoccupations des Lumières, le partage des valeurs culturelles ; ou les transferts des populations humaines : tel personnage traverse le continent allant de Prague à Strasbourg, les comédiens sont italiens, etc. 

Le Théâtre de Slávek est donc un roman passionnant et foisonnant. L’auteure, à travers le personnage de Slávek, signe une magnifique déclaration d’amour à Prague, à sa modestie comme à sa volonté d’évoluer, à son peuple. Voici un roman qui comblera votre curiosité !

« De la rue, montent vers moi les bruits des pas des Pragois, femmes, hommes, enfants, vieillards. Ils sont en sabots ou fins souliers de cuir. A leurs rythmes, leurs démarches, je sais s’ils portent quelque chose d’encombrant ou de lourd, ou les deux. Parfois une odeur, une apostrophe, un rien traduisent ce qu’il y a dans ces paniers, alors j’en déduis d’où les gens viennent et où ils sont. Je lis dans la cacophonie des bruits des marchés qui m’entourent, comme dans ceux rares et assourdis de la nuit. » (p.9-10).

mercredi 30 mai 2018

Le Don de la pluie de Tan Twan Eng




Philipp Hutton, jeune métis, est tiraillé entre trois cultures qui s’affrontent dans sa vie : la culture anglaise de sa famille paternelle, son origine chinoise maternelle et l’enseignement japonais de son maître d’aïkijutsu. Trois cultures qui écartèlent  également la Malaisie, prête à se disloquer pendant le Seconde Guerre mondiale. Pour Philipp, tant de questions : A qui donner sa loyauté dans un temps aussi troublé ? Qui pourra comprendre sa collaboration avec les envahisseurs japonais ? 

Ce roman explore les questions d’identité et d’origine, le métissage de ces pays comme la Malaisie où les cultures se mêlent aux fils des siècles. Endo-san, le sensei de Philipp, lui donne les clés d’une philosophie étrangère au jeune homme, à laquelle il semble adhérer. Mais bientôt le doute s’installe : Ne serait-ce pas une manipulation de la part d’Endo-san, qui participe à la préparation de l’invasion japonaise de la Malaisie ? 

Le Don de la pluie est un très beau roman au cœur de l’île malaise de Penang, où la colonisation et les occupations successives laissent des traces et des blessures qui ne s’effacent pas. C’est aussi un roman sur un homme en quête d’identité, au sein duquel s’affrontent la politique, l’amour filial et familial, la difficulté de lier les origines. Partez à la découverte de la Malaisie et d’une part de l’Histoire mondiale, dans un décor enchanteur qui se dirige inexorablement vers sa fin. 


« C’était l’un des plus grands dont que m’avait fait Endo-san – la capacité d’aimer et de comprendre que j’étais aimé. »


Le Don de la pluie, Tan Twan Eng, Flammarion, 2018 

jeudi 17 mai 2018

Féministes, Récits militants sur la cause des femmes


Un immense coup de cœur pour cette bande dessinée collective !



Par des récits courts, marquants, les autrices explorent les questions du féminisme aujourd’hui, et elles ne manquent pas de sujets ! Féminisme intersectionnel, transidentités et intersexuations, sexualité, objectification du corps, viol, écriture inclusive, grossesse, travail du sexe… Il y en a pour tous les goûts (et les dégoûts ! ) Chacune avec sa personnalité propre s’interroge, raconte, témoigne, tout en questionnant les faits établis. Chacune a son trait de crayon également ce qui donne un ensemble hétéroclite tout à fait adéquate aux propos de l’ouvrage. Un ouvrage non mixte (et ça fait du bien à la pensée parfois) pour lancer des pistes de réflexions  pour chacun×e.

Jetez-vous dessus et mettez vos méninges en route ! Vous en ressortirez avec encore de nouvelles questions, une volonté d’en savoir plus, et de vous bouger, de lutter, de conscientiser, pour le plus grand bienfait de l’humanité !

Merci à toutes les autrices et aux éditions Vide Cocagne !

samedi 12 mai 2018

Dans les pas de Bárbara Dávalo de Mélanie Sadler


Et voici une super lecture pour l’été !





Buenos Aires, 1910.

Bárbara est une adolescente issue de la bourgeoisie argentine. Elle s’ennuie et étouffe dans son monde où règne la morale, l’argent, la bonne conduite et les faux semblants. Avec sa meilleure amie, Amalia, elle s’aventure dans les « conventillos », les quartiers miséreux qui bordent la grande ville. Elles y rencontrent Giu et Tito, deux frères immigrés italiens, et ceux qui les entourent. Fougueuse, avide d’une liberté qu’elle entraperçoit dans les pas des tangueros, Bárbara cherche à fuir et à s’extraire du marécage familiale.  Dans ces quartiers, elle va découvrir l’amour charnel, les revendications révolutionnaires, et elle tente de comprendre cette humanité dont elle n’avait aucune conscience avant ses escapades au-delà des murs de l’hacienda. Amalia est de tous les détours elle aussi et ensemble elles vivent les derniers mois de leur adolescence.

Dans les pas de Bárbara Dávalo s’inscrit dans une histoire de l’Argentine, celle qui sépare Recoleta, le quartier de la haute bourgeoisie et San Telmo, le quartier miséreux que Bárbara et Amalia découvrent. L’héroïne s’interroge sans cesse sur sa place à l’intérieure de sa famille et plus largement, dans la société. Sauvage, elle refuse le joug des hommes de sa famille, comme plus tard celui de son amant. Elle est en quête d’une liberté féminine difficile à acquérir en 1910.

Ce roman se lit d’une traite. Il est facile et agréable à lire, mais ne manque pas de contenu pour autant. Alors passionnez-vous pour ce destin de femme !


Mélanie Sadler, Dans les pas de Bárbara Dávalo, Flammarion


lundi 5 mars 2018

My absolute Darling, de Gabriel Tallent

My absolute darling est un récit d’une exceptionnelle violence, psychologique et physique. Gabriel Tallent explore les ravages de l’inceste dans les tréfonds de l’âme humaine. 



Turtle, victime de la violence d’un père malade, cherche son amour et s’accroche à la vie avec ses tripes. Elle subit jour après jour les assauts de son père, tantôt affectifs, guidés par un amour excessif, tantôt froid, desctructeur et haineux. Rabaissée sans cesse, elle porte en elle le néant, pense-telle, le vide, l’échec. Elle tente, petit à petit de s’éloigner du joug paternel, tentant une fugue qui la ramènera chez elle, dans un cercle vicieux entre amour et haine. Elle tente toujours de mettre à distance sa propre intériorité, laissant des pans entiers de sa personnalité et de ses émotions tapies dans l’ombre pour échapper à la conscience trop douloureuse de sa situation : 


« une sensibilité qu’elle a si longtemps mise en sourdine semble s’éveiller en elle, et elle la sent, l’accumulation de douleur, mais elle joue à marche/arrêt avec cette sensation, quand Turtle tente de l’observer, elle est lointaine et immobile, et quand elle suspend le cours de ses pensée, étendue là sur le sol, le regard rivé sur le plancher, sans réfléchir, elle la sent se rapprocher et l’envahir tout entière, le chagrin se rassasie dans le vide de son cerveau laissé sans surveillance, pareil à des ravenelles fleurissant dans une parcelle en friche. Ma tristesse a trouvé des recoins entiers d’elle-même dont elle ne soupçonnait pas l’existence. » (p.217)

Au milieu de la forêt, elle rencontre Jacob et Brett, deux adolescents typiques qui discourent sur les possibles et les futurs du monde. Ils ont, contrairement à elle, accès à un horizon vaste, duquel ils repoussent les limites grâce à leur imagination et leur liberté. Mais Turtle, elle, est emprisonnée dans sa vie comme dans son esprit, qui tourne en rond et ignore l’espoir pour ne pas souffrir. Son désir de survivre se révèlera néanmoins dans un éclat de conscience : 

« Turtle pense, Appuie sur la détente. Elle n’imagine aucune autre voie. Elle pense, Appuie sur la détente. Mais si tu n’appuies pas, retourne dans le ruisseau, franchis à nouveau la porte, prends possession de ton esprit, car ton inaction est en train de te tuer. Elle reste assise à contempler la plage et elle pense, Je veux survivre à tout ça. Elle est surprise par la profondeur et la clarté de son désir. Sa gorge se serre, elle retire le fusil de sa bouche, des filets de salive accompagnent le mouvement, elle les essuie. Elle se lève, regarde les vagues, pénétrée par leur beauté. Son esprit tout entier lui paraît réceptif et brut. Elle éprouve une gratitude fulgurante et immense, un émerveillement spontané pour le monde entier. » (p.369)

Quand arrive la fin de ce roman, la jeune femme est en quête : Quelle rédemption possible ? Quelle résilience ? 

Grâce à une cruelle finesse, Gabriel Tallent nous fait entrer dans l’horreur d’un monde que l’on ne soupçonne pas. Il montre avec agilité les sentiments antinomiques qui tiraillent cette jeune adolescente qui ne comprend que tardivement, n’ayant jamais connu autre chose, la relation plus que malsaine qui s’est tissée avec son père. 

Un roman d’une rare noirceur, d'une splendeur sombre d'où la vie se hisse avec une force extraordinaire, dans un décor sauvage. 

vendredi 16 février 2018

Un Funambule sur le sable, de Gilles Marchand




      Il est des romans que l’on n’oublie pas. Un Funambule sur le sable est de ceux-là. 





      Stradi est né avec un violon dans la tête. D’où son surnom. Comment vivre avec un instrument qui sans cesse joue, en totale indépendance de la volonté ? Mystère de la science, qui n’y comprend rien, Stradi doit apprendre à vivre avec ce compagnon bruyant. Et puis il y a, pendant dix ans, la douleur d’un traitement tout aussi diffus et abscons que la compréhension du corps médical. Entrant à l’école tardivement, il rencontre Max, lui aussi, marginalisé, traînant sa jambe boiteuse derrière lui, et mélomane averti.



     Un Funambule sur le sable est un roman d’apprentissage, un roman de vie qui déroule un lent processus d’apprivoisement de son propre moi. Il questionne la construction de l’identité au sein d’une société qui marginalise la différence comme la poésie. Le poète de la vie devient lui aussi un individu antisocial par abandon de la collectivité. Avec une fantaisie poétique hors du commun, Gilles Marchand nous interroge tendrement et avec douceur sur notre capacité à sortir des sentiers battus par mille pieds en mocassin et polo brodés au nom des grandes entreprises. Cet écrivain fantasque a tout d’un Boris Vian, tout en approchant plus près encore la modestie de notre quotidien. 


« Quant à moi, ces emballages froissés et repassés qui enfermaient des cadeaux oubliés, me fascinaient. C’était une belle métaphore de notre société où tout était dans l’apparence. On offrait, on s’extasiait, on acceptait, on déballait, on se réjouissait, on souriait et on oubliait. Le souvenir du cadeau, du temps passé à le préparer et à l’ouvrir, tout cela était éphémère.
Et j’avais parfois l’impression que Max et moi étions des cadeaux mal emballés, des papiers froissés et vaguement encombrant que l’on s’efforçait d’oublier. » 



     Et puis, l’amour, qui mêlent et emmêlent Stradi et Lélie, modèle l’adaptation à l’identité de l’autre dans le couple. Avec tendresse, beauté et volupté, ils avancent, un pas après l’autre, construisant leur vie de famille, quitte à faire sacrifice d’eux-mêmes. 


     Magnifique, poétique, politique aussi, Un Funambule sur le sable est un livre à lire et à relire, et surtout à partager. 


« A vrai dire, je me suis toujours senti comme un funambule. J’ai avancé dans cette société en prenant mille précautions. Légèrement au-dessus, un peu au-dessous ou complètement à côté, je ne sais trop où, mais jamais en son sein. Je me suis maintenu en équilibre tant bien que mal, sachant que je pouvais chuter à tout instant. J’aurais pu considérer mon violon comme un don de la nature mais il était trop lourd à porter. J’ai avancé dans la vie comme un funambule sur le sable, avec un don que ne pouvais pas utiliser, empêtré et maladroit. » 



Un Funambule sur le sable, Gilles Marchand, Aux forges de Vulcain

mercredi 31 janvier 2018

La Légende des Akakuchiba, de Kazuki Sakuraba

Dans ce roman, nous traversons le Japon du début du XXe siècle jusqu’à nos jours, à travers l’histoire d’une famille hors du commun : les Akakuchiba. 


Le roman se divise en trois grandes parties, chacune racontant la vie d’une femme de la famille. Ces trois femmes représentent trois âges du Japon : le Japon des mythes, celui du changement et de la rébellion et celui de la désillusion. Chacune de ces femmes montre un caractère fort, indépendant. Les personnalités sont chargées de légendes et chacune doit faire face à cette mythologie personnelle. Cette saga familiale est pleine de rebondissements, et les personnages, totalement exceptionnels nous invite dans leur tourbillon. 

Au-delà de l’histoire romancée, Kazuki Sakuraba raconte l’histoire du Japon. Elle montre comment la famille Akakuchiba et le village entier va être pris dans le tsunami des transformations post-Seconde Guerre Mondiale. Elle met en scène avec brio les complexités et les contradictions d’un Japon jeté dans l’ère moderne de la surconsommation et de l’industrie débridée. La romancière fait preuve d’une réelle finesse d’analyse sociale sous un récit apparemment naïf de la vie des trois femmes de la famille Akakuchiba. L’évolution de la justesse du ton, entre l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte souligne cette apparente naïveté. 

Le petit plus : j'ai adoré  découvrir l'histoire des Lady's ces très jeunes japonaises qui terrorisait leur contrée à moto ! 

Laissez-vous emporter dans un grand roman japonais, où les légendes côtoient les mythes, où le surnaturel s’inscrit dans l’Histoire et soutient l’industrie. 

Kazuki Sakuraba, La Légende des Akakuchiba, Piranha
traduit par Jean-Louis de la Couronne

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