Cette chronique est dédiée à un roman de Larry Tremblay, auteur québécois que j’ai eu l’immense plaisir de rencontrer et d’accueillir pendant le festival Atlantide à Nantes en 2015. L’Orangeraie est paru en France en février 2015. Ce roman a déjà reçu le prix des libraires du Québec, le Prix littéraire des enseignants et le Prix littéraires de collégiens, entre autres.
Pour résumer rapidement l’intrigue, le roman s’ouvre sur un attentat, une bombe éclate dans la maison des grands parents d’Aziz et Amed, les deux personnages principaux, qui habitent de l’autre côté de l’orangeraie, en face de chez les grands parents, en compagnie de leur père et de leur mère. Suite à cet assassinat, un homme venu de la ville demande au père des jumeaux de sacrifier l’un de ses fils pour venger la mort de ses parents et l’affront qui a été fait à Dieu.
L’intrigue tourne autour des choix que feront les protagonistes. Chaque personnage fait des choix, qui influencent toute l’intrigue jusqu’au dénouement.
La force de ce roman réside dans la capacité de son auteur, Larry Tremblay, à ne pas porter de jugement. Le jugement de l’auteur, en effet, ne transparaît à aucun moment, et le retournement de situation final permet au lecteur de se faire surprendre par son propre manichéisme. A la fin du roman, nous n’avons aucun moyen de désigner quels personnages appartiennent aux « méchants » et lesquels appartiennent aux « gentils ».
Larry Tremblay a également choisi de ne faire aucune recherche pour écrire son histoire. L’intrigue n’est jamais située, ce qui permet aux propos de tendre vers l’universalité. C’est une des raisons pour laquelle beaucoup d’enseignants se sont emparés de ce livre pour expliquer les ravages de la haine et de la guerre sur les hommes et sur les enfants. La simplicité des phrases invite tous types de lecteurs à se plonger dans ce roman accessible, mais non dénué de profondeur.
Selon Larry Tremblay, la guerre se perpétue par l’apprentissage de la haine dès l’enfance. Et c’est bien ce qu’il nous montre dans cette tragédie familiale et humaine. Sans tomber dans le mélodramatique, l’auteur nous livre une histoire forte en émotions tout en incitant à une réflexion humaine sur la haine, la guerre et la transmission générationnelle de ces deux fléaux.
A lire de toute urgence !
L’Orangeraie, Larry Tremblay, Gallimard, La Table ronde,